Le crowdfunding immobilier : des promesses alléchantes mais une réalité contrastée en 2024

Anthony Druilon
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Le crowdfunding immobilier en 2024 : un espoir devenu déception

En effet, les investisseurs espérant des rendements élevés et des projets ciblés ont vu leurs espoirs s’évanouir en 2024, face à une baisse du ticket moyen et une augmentation significative des retards de remboursement.

Cette forme de financement participatif est ainsi en proie à des difficultés, avec des conséquences potentiellement lourdes pour les investisseurs. Pour autant, faut-il l’éviter à tout prix ? L’analyse des faits et tendances actuels peut nous aider à y voir plus clair.

Le crowdfunding immobilier face à un environnement hostile

Le crowdfunding immobilier, qui permet d’utiliser son épargne pour financer des projets ou investir dans des entreprises de son choix, a été durement touché par un environnement économique défavorable en 2024. Ainsi, le marché immobilier en France a perdu 50 % de sa valeur, une chute brutale qui a affecté le crowdfunding immobilier.

Entre janvier et avril 2024, seuls 213 projets ont été financés pour une valeur de 184 millions d’euros, contre 377 projets financés pour une valeur de 370 millions d’euros à la même période en 2023. Et malgré un rendement moyen record de 11 %, de nombreuses plateformes ont dû augmenter leur rendement pour compenser une prise de risques toujours plus élevée.

Une augmentation inquiétante des retards de remboursement

En 2024, le nombre de projets en cours pour le crowdfunding atteint 2010, mais 728 affichent des retards. Si 270 sont retardés de 1 à 2 ans, 90 projets accusent un retard significatif de 2 à 3 ans. Pire encore, environ 70 projets affichent plus de 3 ans de retard. Ainsi, 1 projet sur 3 est en difficulté, contre 1 sur 4 en 2023.

Il est important de noter que, même si les épargnants continuent de toucher des intérêts pendant ces périodes de retard, les intérêts ne sont perçus qu’à la fin, et à condition que le remboursement ait lieu. Les promoteurs immobiliers en difficulté financière prennent souvent la décision de retarder ou même d’arrêter leurs projets, laissant les investisseurs sans remboursement.

Une réglementation à renforcer

L’augmentation des litiges liés au crowdfunding immobilier est un autre signe de la crise que traverse ce secteur. En effet, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a constaté une hausse de 110 % des litiges de 2022 à 2023, une tendance qui s’est poursuivie en 2024.

Face à cette situation, un nouveau cadre juridique a été mis en place pour rendre cet investissement plus transparent. Depuis le 11 novembre 2023, seuls les prestataires ayant reçu le feu vert de l’AMF peuvent proposer ce service. De plus, les investisseurs mal informés devront passer par une souscription à part, où l’apport est limité à 1000 euros.

En dépit de ces difficultés, le crowdfunding immobilier a encore des atouts. Voici quelques-uns d’entre eux :

  • Potentiel de rendement élevé
  • Capacité à investir dans des projets ciblés
  • Opportunité de soutenir des entreprises locales

Cependant, compte tenu des défis actuels, il est essentiel pour les investisseurs de faire preuve de prudence et d’évaluer soigneusement les risques avant de s’engager.

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