La question du SMIC en débat
Toutefois, il est confronté à une question cruciale : faut-il réellement augmenter le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) ?
La dernière revalorisation du SMIC, qui a vu une augmentation entre 15 et 20 euros, a eu lieu le 1er janvier 2024. Techniquement, une autre hausse serait envisagée en automne si l’indice des prix à la consommation augmente d’au moins 2%. Cependant, cet indice ayant connu une baisse en août, passant sous les 2% pour la première fois en trois ans, cette revalorisation pourrait ne pas se produire.
Une augmentation du SMIC : quelles conséquences ?
Face à cette situation, une augmentation du SMIC pourrait être une solution. Le Nouveau Front populaire avait proposé lors des législatives une hausse de 200 euros net, équivalant à 1 600 euros par mois. Toutefois, le président de l’U2P a souligné qu’une telle augmentation coûterait jusqu’à 400 euros à l’employeur, en raison des charges fiscales et sociales. Les employés ne bénéficieraient finalement que de 85 euros nets. Une révision de la structure de la rémunération est donc proposée.
Au-delà de cette option, Michel Barnier pourrait se baser sur le rapport Bozio-Wasmer sur l’articulation des salaires, commandité par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. Une série de questions se posent : portera-t-il plus d’attention à ce rapport ? Mettra-t-il en place une mesure en un temps record ? Évitera-t-il une augmentation du SMIC ?
Impact du SMIC sur les salariés
Il est important de noter que le nombre de salariés au SMIC a nettement augmenté depuis la crise du Covid. 3,1 millions de salariés du secteur privé non agricole, soit 17,3% des salariés, ont bénéficié de cette revalorisation. Une augmentation significative par rapport à l’année précédente, où le pourcentage était de 14,5%.
En détail, près de 38% des travailleurs à temps partiel sont rémunérés au SMIC, contre 12,4% des salariés à temps plein. Dans les très petites entreprises, environ 26% des salariés sont les plus susceptibles d’obtenir le SMIC, tandis que le taux est de 15% dans les grandes entreprises. De plus, les femmes sont surreprésentées, avec un taux élevé de 57,3%.
Voici une liste des questions que Michel Barnier doit considérer :
- Est-il vraiment nécessaire d’augmenter le SMIC ?
- Quel serait l’impact d’une telle augmentation sur les employeurs et les employés ?
- Quelle serait la meilleure façon de structurer la rémunération pour bénéficier à toutes les parties ?
- Quels sont les avantages et les inconvénients de se fier au rapport Bozio-Wasmer ?
Quelle que soit la décision que Michel Barnier prendra, une chose est certaine : il a l’intention de s’attaquer à la question du pouvoir d’achat des Français. La question reste de savoir s’il décidera ou non d’augmenter le SMIC.